Les pommes du Verger de Belle Cour, comment et pourquoi...

Comment s'occupe t'on des pommiers? Pour quelles raisons ? Un début de réponse...

Verger de Belle-Cour

Présentation du verger

Sur une petite ferme de polyculture élevage, il y avait toujours un verger pour l'autoconsommation familiale, surtout dans les grandes familles. Au début des années 60 mon père a planté un verger de production comme d'autres fermes ont développé un élevage de porc ou de volaille.

Il leur a fallu tout apprendre de la conduite des arbres et de la vente des fruits.

Aujourd'hui le verger c'est 3 hectares de pommiers avec environ une vingtaine de variétés différentes. La récolte commence vers le 15 aout et se termine vers le début novembre. La totalité de la production est vendue en directe en lien avec des magasins de producteurs locaux.

Avec Samuel, nous sommes deux à travailler sur le verger à plein temps. Nous embauchons quelques personnes pour la récolte et quelques pointes de travail.

Notre démarche technique

Il est toujours difficile de résumer en quelques mots notre manière travailler. D'autant plus qu'elle se construit et évolue au fil du temps et des échanges, les questions, les attentes des consommateurs, de la société ont beaucoup changés en 30 ans, nous essayons d'y être attentif.

Approche globale

La pomme reste sur l'arbre pendant 150 à 200 jours, donc soumise au aléas du climat et à de multiples agressions. De plus elle est consommée en l'état et on la mange avec les yeux. La protection contre ces agressions est un souci permanent. Mais ce sont aussi ces aléas climatiques qui déterminent le goût des pommes

Notre objectif de production est de 30 à 35 tonnes par hectare.

Globalement, nous cherchons à ce que les arbres trouvent un relatif équilibre entre la végétation et la production, en réduisant nos interventions de taille par exemple. Le rendement, le climat et la maturité de récolte sont les déterminants essentiels de la qualité des fruits. Si nous cherchons toujours à bien faire, nous n'y arrivons pas toujours!!!

Sauf dans les jardins, il n'existe pas de production fruitière sans protection sanitaire. Pour la protection phyto-sanitaire nous utilisons comme base les produits homologués en Agriculture Biologique, mais nous gardons la possibilité d'intervenir dans des situations particulières avec des produits non homologués mais choisis en fonction de leur profil.

Pour la fumure nous utilisons très peu d'engrais, nous cherchons à ce qu'ils favorisent la vie du sol. Ils sont agréés en Agriculture Biologique.

Depuis plusieurs années nous cherchons à enrichir la biodiversité à l'intérieur même du verger, environ 20% de la surface est planté de haies et de bandes florales, le sol est très largement enherbé de sa flore « naturelle ». Cette diversité a pour objectif de favoriser en particulier l'abri et la nourriture de la faune auxiliaire et « l'ambiance » générale du verger.

En conclusion

Nous considérons le verger comme un ensemble vivant, soumis à de multiple agressions et dans un déséquilibre permanent. Malgré une alimentation saine, une production limitée il peut à certains moments avoir besoin d'un soin particulier comme nous parfois avons besoin d'un antibiotique voire d'une opération ou une chimiothérapie.

Pour des raisons philosophiques et sociales, mais aussi techniques et économiques je ne suis pas convaincue que l'alternative soit l'Agriculture Biologique, tout au moins dans son cadre actuel. Il me semble que c'est notre approche globale du verger et de notre travail que nous devons interroger en permanence. Bien sûr ceci est discutable et je suis prêt à en débattre.

Toujours nous devons nous adapter au temps, à l'année, nous devons faire avec. C'est une contrainte et une chance peut-être. Sûr, de devoir toujours chercher, ne jamais avoir de certitudes.