L'abeille disparaît !? Mais de quelle abeille parle-t-on ?

L'abeille disparaît !? Mais de quelle abeille parle-t-on ?

On parle depuis plusieurs années de la disparition des abeilles et de l’incidence sur l’éco-système ; le GRAPLA (Groupement des Apiculteurs Professionnels de Loire-Atlantique) a souhaité aujourd’hui informer sur les conséquences de cette prise de conscience générale, du développement de l'apiculture et des limites que cette recrudescence d'élevages peut avoir...

Il y a d’un côté l’abeille sauvage, qui, comme 85 % des insectes, disparaît irrémédiablement, et de l’autre, l’abeille domestique que l’homme a la capacité d’élever et de multiplier.

Qu’ils soient sauvages ou qu’ils habitent dans une ruche, ces insectes ont un point commun : ils ont besoin pour se développer de protéines (pollens) et de sucres (nectars) qu’ils vont chercher sur les fleurs.

« Au-delà des pesticides et des prédateurs en tous genres, l’apiculture, qu’elle soit professionnelle ou de loisir, doit faire face aujourd’hui à une nouvelle menace qui pourrait lui être fatale : le surplus d’abeilles !! »

En apiculture, le nombre de ruches installées sur un emplacement est étroitement lié au potentiel de ressources qu’il peut offrir aux colonies. En fonction des secteurs et dans un environnement globalement altéré, il convient d’adapter la densité de ruches que peut absorber le lieu ou elles sont positionnées.

Au milieu des années 90, avec les mortalités massives de ruches liées aux néonicotinoïdes émergents, l’apiculture, jusqu’alors considérée comme une activité marginale et peu connue du grand public, s’est retrouvée sous le feu des projecteurs et est devenue le symbole d’une faillite environnementale.

À cette époque, la perspective d’un monde sans abeilles était palpable.

L’équation à résoudre pour les gouvernements successifs était la suivante : comment conserver un maillage de ruches capable d’assurer la pollinisation sur le territoire sans remettre en question le modèle agricole dominant.

C’est le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll qui apporte la réponse en 2013 avec une mesure déterminante : vulgariser la formation apicole avec la création d’un « certificat de spécialisation en apiculture » et la création d’une formation en ligne (mooc).

En Loire-Atlantique, les installations professionnelles sont en augmentation de 25% par an depuis deux ans.

Aux ruches des professionnels s’ajoutent les ruches de l’apiculture de loisir et le nombre de colonies est croissant (source GDS 44) : 2016 = 8318 ruches, 2017 = 9280 ruches, 2018 = 11 450 ruches...

Le GRAPLA (Groupement des Apiculteurs Professionnels de Loire-Atlantique) représente à ce jour 23 exploitations.

Le GRAPLA, dans le cadre d’une réflexion sur la problématique densité/ressources, a travaillé à l’élaboration d’une charte interne à la profession, qui se veut être un outil de communication et dont les axes principaux sont les suivants :

  • Les implantations de ruchers doivent être en cohérence avec le paysage et les ressources environnantes.
  • Avant l’installation d’un rucher, s’informer si les ruches d’un collègue ne sont pas déjà à proximité.
  • Respecter une distance minimale entre les ruchers et en limiter le peuplement à la ressource.

Tout apiculteur doit être conscient qu’en situation de surdensité, la ressource devient insuffisante pour tous les ruchers du secteur.

Il est donc nécessaire de favoriser la concertation et la collaboration afin de permettre à toutes les exploitations d’exister et de pratiquer une apiculture viable.

Le GRAPLA