Presse Océan : Les guêpes à l'assaut des pucerons.

Actualité - 19/06/2008

Presse Océan : Les guêpes à l'assaut des pucerons.

Dominique David, maraîcher « bio » à Guérande, a adopté la lutte intégrée pour ses cultures. Un processus aidé de micro-guèpes que ce passionné fait découvrir le 21 juin, jour des Samedis fermiers.

 

 

Maraîchage « bio » à Guérande : les guêpes à l'assaut des pucerons


Lâcher de guêpes auxiliaires sur tomates. Dominique David cultive à Lévéra carottes, pommes de terre, concombres, fenouil, courges et autres choux avec patience et passion.
Regardez ces salades, la preuve que ça pousse bien, même sans engrais, non ? » Dominique David, maraîcher « bio » installé depuis un an et demi à la ferme guérandaise de Lévéra, à Guérande, parcourt son champ avec satisfaction. Et fierté ! Huit hectares de légumes de toute sorte et « non dopés » s'étendent sous ses yeux.

Dans les mains ce matin-là, des flacons de plastique contenant des micro-troupeaux d'insectes que l'agriculteur va lâcher en serre sur ses plants de tomates. Ils sont ses appuis : « Ce sont des petites guêpes qui vont parasiter les oeufs de pucerons en venant pondre dedans. C'est plus efficace que tous les pesticides ! »

Cette pratique écologique demande de l'expérience et une surveillance de chaque instant. « On regarde les foyers et dès qu'il y a une attaque plus importante, on réinjecte des insectes. » Tous les huit ou quinze jours, cela dépend, il dissémine ses petites bêtes importées de Hollande. La France n'en élève pas encore, la lutte biologique intégrée n'étant pas assez développée dans l'hexagone.

Quelle rentabilité ?

Aux guêpes (Ervipar), Dominique David associe le bourdon en important aussi des ruches de carton pour polleniser ses plants et du purin d'orties pour les fertiliser. Binage et desherbage sont réalisés en grande partie à la main. « Beaucoup de gens ne connaissent pas notre façon de travailler, c'est pour ça qu'on a décidé d'ouvrir nos portes ». En attendant samedi, le travail abattu au quotidien sera considérable, ce qui fait dire à nombre de producteurs « traditionnels » que ce type d'exploitation n'est pas rentable.

Dominique dément. « Ça marche très bien, on a de la demande partout et on est même débordés ! » Outre les marchés de Batz-sur-Mer, Guérande ou Saint-Mars-sur-mer, la ferme de Lévéra fournit la plupart des magasins bio du secteur (La Vie claire à La Baule, la Biocoop à Pornichet, Yukibio au Pouliguen, les Hameaux bio à Guérande) ainsi que le regroupement d'habitants (Apap) du quartier Avalix à Saint-Nazaire. Dominique a embauché sa belle-soeur pour la vente directe, une 2e employée et pense déjà à former un apprenti.

En échange, avec ses 12 heures de travail par jour, il arrive à dégager pour lui, charges et salaires déduits, environ 1 300 € par mois. Mais « ce n'est qu'un début », espère-t-il. Et surtout « il faut avoir la conviction, sinon ce n'est pas la peine de le faire ». Trop seul sur un marché manifestement saturé par la demande, il réclame même l'arrivée de concurrents « 100 % bio » ! Mais le problème ne change pas : les terres manquent.

Lucie Beaupérin

 

Référence :  http://www.presseocean.fr/Maraichage-bio-a-Guerande-les-guepes-a-l-assaut-des-pucerons-/re/actu_detail/actu_12027-649727------_actu.html